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MIRO, lithographie, gravure, estampe
MIRO, lithographie, gravure, estampe JOAN MIRO
Voici les estampes originales signées (lithographies ou gravures, livres illustrés) actuellement disponibles pour Joan Miro, cliquez sur une image pour accèder à sa description. Sauf mention contraire, toutes les estampes présentées sur cette page sont signées par Joan Miro et sont originales.

Oeuvres disponibles pour MIRO

MIRO, quelques élments de biographie

Joan Miro Ferra est né à Barcelone en 1893. Il entre à l'Ecole de Commerce de la ville en 1907, sous l'insistance de son père ; Miro s'intéresse toutefois à la peinture et il assiste aux cours de l'Ecole des Beaux Arts de Barcelone. En 1911, Miro traverse une grave dépression nerveuse, il décide ensuite de se consacrer à l'art, et l'année suivante, intègre l'Ecole Gali pour des etudes artistiques jusqu'en 1915. Il rencontre alors le céramiste Artigas. La Galerie Dalmau de Barcelone accueille sa première exposition personnelle avec 64 tableaux et dessins en 1918. Deux ans plus tard Miro se rend pour la première fois à Paris où il rencontre Picasso, l'année suivante il y loue un atelier, c'est une période de grande pauvreté pour l'artiste.

En 1925, première exposition personnelle en France, à la galerie Pierre Loeb. C'est un succès et un évènement majeur pour le surréalisme. L'année suivante il collabore avec Ernst aux décors de Roméo et Juliette pour les ballets russes de Diaghilev. En 1929, Miro se marie avec Pilar Juncosa à Majorque, le couple s'installe ensuite à Paris. Plusieurs expostions personnelles célèbrent le talent de l'artiste au début des années 30 et première exposition personnelle à New York. Miro réalise ses premières lithographies pour "l'arbre des voyageurs" de Tzara avec lequel il collaborera par la suite (parler seul, 1948, avec 70 lithographies originales et l'antitête en 1949, illustré de 8 gravures à l'eau-forte). En 1940 après la guerre où Miro trouve refuge à Varengeville, en Normandie, Miro s'installe à Palma de Majorque et crée la série des constellations, l'année suivante le Museum of Modern Art de NY lui consacre une grande rétrospective. Avec Artigas, il crée ses premières céramiques en 1947 et refait une série de 386 pièces en 1953. L'année précédente, la Kunsthalle de Bâle accueillait une rétrospective de ses oeuvres.

En 1954, l'artiste obtient le Grand Prix Internationnal de la Gravure à la Biennale de Venise. Entre 1956 et 1958, Miro réalise les peintures murales pour le siège parisien de l'Unesco. Les grandes expositions se succèdent à Londres et à New York. En 1975, c'est l'inauguration de la fondation Miro à Barcelone, Miro fait une donation de 5000 dessins. Les rétrospectives se suivent (Madrid, Majorque), en 1979, Miro est honoré du titre "honoris causa" de l'université de Majorque. A cette époque Miro réalise plusieurs sculptures monumentales.

Miro n'en oublie pas l'estampe : entre 1960 et 1983, Miro a gravé quelques 1000 gravures à l'eau forte ! C'est avec la technique de l'aquatinte en couleurs que le génie créatif de Miro se révèle, parmi les plus importantes estampes, on peut citer "la captive", "la grève noire", le vieil irlandais", la série des archipels sauvages en 1970, immenses et fascinantes eaux fortes et aquatintes en couleurs sur le thème des fonds sous-marins, l'extraordinaire gravure astre du marécage de 1967, "la marchande de couleurs" et plusieurs séries de gravures aujourd'hui très recherchées, parmi lesquelles la série des rupestres, la série Gaudi, ou encore l'extraodinaire suite des gravures Enrajolats. On peut encore ajouter pour la fin des années 70, la série "Personatge i estels" et "Els gossos" imprimées chez Joan Barbara à Barcelone.

La lithographie tient également une place très importante dans l'oeuvre de Miro, il en a réalisé plus de 800, imprimées pour la plupart chez Fernand Mourlot puis sur les presses d'Adrien Maeght.

Le livre illustré tient également une place prépondérante dans l'oeuvre de Joan Miro. De 1928 avec "Il était une petite pie" de Lise Hirtz (8 pochoirs en couleurs) jusqu'en 1985 avec "Passage de l'égyptienne" de André Pieyre de Mandiargues (12 gravures en couleurs), Miro illustre plus de 250 ouvrages. Parmi les plus connus, citons "Parler seul" de Tristan Tzara, avec 70 lithographies originales en couleurs, du même auteur "L'Antitête" en 1949, avec 8 eaux-fortes, l'album Fissures avec Michel Leiris, illustré de 15 eaux-fortes et aquatintes, Le miroir de l'homme par les bêtes d'André Frénaud, avec 4 gravures originales, "les Adonides" de Jacques Prévert, avec 44 gravures, ou encore "Le marteau sans maître" de René Char avec 23 eaux-fortes, en 1976.

Miro apporte aussi sa collaboration pour des ouvrages collectifs. "Vingt-deux poèmes" de Jean Cassou, outre une gravure originale de Miro rassemble aussi des estampes de Tapiès, Chagall, Soulages, Poliakoff, Masson etc. ou encore l'album Hommage à Lacourière, pour lequel Miro réalisa une superbe eau forte et aquatinte, accompagnés des artistes Picasso, Masson, Giacometti, ou encore Ernst.

Miro est décédé le jour de Noël en 1983 à Palma de Majorque.
MIRO, Texte de référence
Nous reproduisons ici de larges extraits d’un très beau texte de Jacques Dupin, publié en préface du catalogue raisonné des gravures de Miro tome 3 (consacré aux gravures exécutées par Miro entre 1973 et 1975 –près de 300 estampes).


« En 1949, Joan Miro avait enluminé en bleu et en rouge, de signes imprécis, mais graphiquement infaillibles, les pages à lui réservées de poésie des mots inconnus, un livre étrange et parfait, comme le sont tous les livres d’Iliazd. Iliazd était pour Miro l’éditeur génial avec lequel il rêvait de collaborer. (…) Pour Miro, il déniche un texte inconnu d’un auteur inconnu du XVII siècle, Adrian de Monluc. Un texte fatrasique, fourmillant de calembours et d’absurdités, d’incongruités gaudissantes, qu’Iliazd traite à sa manière et fait passer dans son moulin. Une typographie audacieuse et radicale, un alignement de capitales maigres en caractère bâton, sans ponctuation, mais un grand nombre de mots aux lettres couchées, pour une lecture ardue, sinon impossible. Une composition dansante, dé tournée, contestant, confirmant le texte, et le sublimant à la verticale. Un accord et une contradiction qui ne pouvaient que donner le mouvement le plus vif au lyrisme de Miro. Fallait-il s’incliner devant la discipline du texte ainsi typographié ou délirer à partir des mots, des phrases et des dissonances du texte, d’un autre siècle de surcroît ? Il fallait ne renoncer ni à l’un ni à l’autre. Ce que Miro fit, conduit par cette double extravagance, en un dessin gratté, modulé, désinvolte mais, pour chaque personnage, inventé. De la couleur en aplats, en projections, en pulvérisations, conduisant la lumière. Un vrai livre où tout est dit sans être démontré, si non veut bien se pencher, participer, découvrir.

(…) Au cours des mêmes années, 1974 et 1975, Miro grave soixantaine d’estampes gravées à l’eau forte et à l’aquatinte, d’une grande variété de formats, d’écriture, d’expression. Le plus souvent, un puissant graphisme noir dresse un personnage, un oiseau, un signe ou plusieurs. Miro appelle un dessin plus fin complété par les jeux de la couleur d’un extrême raffinement. Ainsi « La femme arborescente » dont les lignes noires appellent les tons purs, l’éparpillement des giclures, les sphères vaporeuses aux reflets de pastel. Il en va de même pour « Le pitre rose », « Le somnambule » ou « Le chef d’orchestre ». L’originalité de chaque feuille procède du point de départ de la gravure, de son origine hasardeuse, de son occurrence extérieure. Miro ne médite pas devant une surface vierge, il provoque, avant de graver et d’inventer, un accident venu d’ailleurs, qui le conduise à réagir, à entamer un dialogue entre son langage et le dehors.

A partir de ces estampes très contrôlées, Miro se déchaîne et se laisse emporter par une allégresse communicative. Il s’appuie plus librement sur des lavis, des taches, des coulures, et laisse aussi dans certaines gravures le vide jouer un rôle majeur, comme dans « Le pèse-mouche » ou « La chasse aux papillons », dans lesquelles la respiration de l’espace est transmise par un jeu discret de lignes tremblées, évasives ou pointillées. Et changeant brusquement de manière ou de tempo, Miro passe à une écriture à la fois balbutiante dans « L’écolière au buisson » ou « saturnales d’insectes » : un griffonnage sûr de son pouvoir, un raturage maîtrisé, qui permettent aux signes purs de se libérer, de s’affirmer dans la lumière.

A ces nombreuses estampes isolées s’oppose une véritable série de 18 petites gravures à l’eau-forte en noir et blanc, Les saltimbanques que Miro grava chez Morsang en 1975. De très petits cuivres irréguliers tirés sur un papier à grandes marges. Le trait est volontairement imprécis, hésitant, et souvent comme gratté ou arraché, pour donner une plus grande intensité de vie à ces têtes ou figures encloses dans un espace étroit. Leur facture rappelle la période sauvage de Miro et leur attaque directe et brutale n’est pas très éloignée de celle des gravures la pointe-sèche, mais l’outil cette fois griffe le métal verni avant la morsure de l’acide.

Enfin, et dans le même temps se mesure à des cuivres de très grand format, quelquefois 120 X 160 cm, dans un esprit de monumentalité, comme pour animer le mur et tenir le regardeur à distance. Le puissant graphisme noir de Miro charpente et fortifie l’espace de la feuille qui se trouve soulevée par une énergie jaillissante et réceptif aux éclats de la couleur pure. C’est parfois un dripping pollockien (« La souris noire à la mantille ») ou encore l’impression d’une page de journal (« Les mains sales ») les lettres au pochoir ( « emballage », les empreintes de mains de « L’encerclement.

(…) Adonides, sait-on que l’adonide est une fleur rouge, de la famille des renoncules, dont le nom vulgaire est « goutte de sang » ? Des gouttes de sang, en effet, ces éclats de poèmes, ces aphorismes, ces refrains tendres et féroces sur la vie et sur la mort que Prévert offre à Miro pour leur dernier livre partagé. (…) Sur ces épreuves augmentées de poèmes manuscrits, Miro est revenu plusieurs fois à la pointe sèche, à l’eau-forte et à l’aquatinte pour aboutir à 45 gravures qui ne sont ni des illustrations ni des enluminures, mais comme une écriture parallèle, avec l’épaisseur sémantique et symbolique d’un palimpseste jour après jour soulevé. Jamais comme dans ce livre Miro n’a mieux rebondi, dansé, approfondi et donné, tout en allégeant. Miro a su merveilleusement tirer l’écrit manuscrit dans l’espace et dans la lumière, et le faire respirer en l’emportant dans son souffle. Un ouvrage monumental qui n’a rien de prétentieux ou de survolté, qui est simplement à la mesure de la justesse d’un désir et d’une amitié ».

Miro, catalogues raisonnés

Miro graveur 1
Miro graveur 1
Ils sont nombreux en ce qui concerne l'oeuvre gravé de l'artiste :
- Miro lithographe, en 6 volumes qui recensent toutes les lithographies réalisées par l'artiste entre 1930 et 1981. Editions Maeght. Tous les volumes ont des tirages limités et contiennent des lithographies originales.
- Miro graveur, en 4 volumes, (ici le premier volume reproduit) édités par la Galerie Lelong, qui répertorient les gravures de Miro réalisées entre 1928 et 1983 (eaux fortes, pointes sèches, aquatintes). Les 4 volumes contiennent des bois originaux de l'artiste et sont en tirage limité.
- Joan Miro, les livres illustrés, qui liste tous les ouvrages, albums ou catalogues enrichis de gravures ou de lithographies originales. Patrick Cramer Editeur.
MIRO Verbatim
"Dans un tableau, on doit pouvoir découvrir de nouvelles choses chaque fois qu'on le voit. Mais on peut regarder un tableau pendant une semaine et ne plus jamais y penser. On peut aussi regarder un tableau pendant une seconde et y penser toute sa vie. Pour moi un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu'il éblouisse comme la beauté d'une femme ou d'un poème. Il faut qu'il ait un rayonnement, qu'il soit comme ces pierres dont les bergers pyrénéens se servent pour allumer leur pipe."
Citation de Joan Miro in XX siècle, 1959 (propos recueillis par Yvon Taillandier)

Estampes déja vendues de MIRO

Joan Miro, bibliographie sélective et quelques expositions.

- Joan Miro. Catalogue d'une exposition d'estampes et de livres illustrés de Miro à la Galerie Bordas de Venise en 2005. Près de 110 oeuvres sont reproduites et décrites, lithographies, gravures, catalogues rares, grands illustrés. Texte de Jean Christophe Bailly et postface de Hervé Bordas qui écrit : "A notre époque où semble dominer le faux-semblant, l'Ersatz, le chiqué, cette exposition veut rendre hommage à un artiste dont l'énergie calme, mais résolue, tenace, est la leçon simplement optimiste d'un découvreur de constellations".

- Miro, gravures et lithographies. Catalogue d'une exposition Joan Miro à la galerie Gérald Cramer de Genève en 1969. Gravures et lithographies rares de Miro sont ici reproduites, dont la très belle série "Tracé sur la paroi" de 1968. Tirage du catalogue à 1650 exemplaires, la couverture du catalogue est une lithographie originale de l'artiste.

- Joan Miro. Catalogue de l'exposition Miro au Musée d'Art Moderne de la Ville de New York en 1941. Une cinquantaine de tableaux de Miro sont ici reproduite, dont d'étonnantes compositions des années 1918 et 1919. Texte de James Jonhson Sweeney.

- Miro, expo Gianadda. J'ai choisi de présenter ce catalogue parce qu'il est sans doute le plus complet pour l'oeuvre de Joan Miro. Près de 200 oeuvres de Miro sont ici montrées, tableaux bien entendu mais aussi gouaches, dessins, sculptures, estampes et livres illustrés. Cette exposition Miro a eu lieu en 1997 à la célèbre Fondation Gianadda à Martigny en Suisse. Chaque oeuvre est intelligemmment commentée, remise dans son contexte et accompagnée d'une citation, ici une de Ionesco pour un tableau des années 60 : "Chacune des oeuvres de Miro est un jardin dansant, un choeur, un opéra de couleurs qui sont des fleurs, qui sont des êtres en train d'éclore. Cet univers est à la fois évanescent et tout à fait réel : la sonorité des couleurs lui donne son accent, sa réalité, une éloquence contenue. Affectivité pure, un peu ironique, dénuée de sensiblerie, cet art de Miro est grâce. Nous portons tous des monstres en nous, des regrets, des amertumes, des douleurs. Chez Joan Miro, les monstres sont exorcisés. Ils sont devenus des êtres sereins, libres, dégagés, d'une fête non pas mouvementés mais en mouvement, en éclosion ascensionnelle".

- Joan Miro. Important catalogue d'une exposition Joan Miro au Centre Culturel de Pelaires en Espagne en 1999, consacré aux oeuvres sur papier de Miro, gouaches, dessins et estampes ainsi qu'aux sculptures. Importante biographie en fin de catalogue. Plusieurs très belles photographies de Miro sont aussi reproduites.


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Joan Miro

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Miro, gravures et lithographies

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Joan Miro

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Miro, expo Gianadda

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